dimanche 5 décembre 2010
Et un an plus tard,ça continue ici à Québec.
jeudi 20 mai 2010
Rapport du groupe à notre assemblée générale annuelle diocésaine
La mission en Bolivie.
L’objectif de notre voyage était de mieux connaître nos partenaires pour mieux les faire connaître par la suite
En 15 minutes, je ne vous passerai pas le diaporama qui a été monté par le groupe et auquel j’ai moins participé. Je l’ai présenté trois fois dont deux fois avec Lise Gauvreau et j’ai participé à une autre présentation à Cap Rouge avec une bonne partie des collègues en faisant à chaque fois des coupures tellement il est riche et abondant. Je félicite et remercie ceux qui ont participé plus que moi à ce merveilleux montage.
Je ne ferai pas non plus les éphémérides des différentes péripéties de ce voyage.
Je choisirais plutôt de tenter d’exprimer l’expérience humaine et spirituelle d’une découverte de l’autre dans ce qu’il a de plus différent mais aussi dans ce qu’il a de plus semblable. Une expérience riche en humanité qu’on ne peut faire autrement que de souhaiter à bien d’autres. Le mot pèlerinage me monte aux lèvres.
Je choisis donc de passer par la voie de mon vécu en sachant bien, de par la connaissance que j’ai de mes collègues, que, sans avoir la prétention de les représenter tout à fait, ils et elles se retrouveront dans l’une ou l’autre de ces expressions.
Je ne voulais absolument pas aller là comme un riche du nord qui allait rencontrer des pauvres du sud, un évolué devant des sous développés… Un donneur en face des receveurs. Je m’interdisais toute supériorité et cela au nom même de la plus grande vérité. Je n’avais pas à feindre d’être pauvre. Je voulais tout simplement prendre contact avec ma véritable pauvreté pour mieux partager avec d’autres pauvres, prendre contact avec les véritables richesses de ces gens pour partager réciproquement entre nous nos richesses. Il m’a été donné de constater nos différences culturelles en sachant qu’au plus profond de notre être nous sommes tous égaux dans ce qu’on a de plus humain.
Nos partenaires sont des organismes voués au développement humain sous différents aspects qu’on n’a pas le temps de préciser ici. Ils sont animés par des gens fiers mais non orgueilleux. Ils ne se comparent à personne d’autre mais conscients de leur héritage culturel, autant les autochtones qui sont en majorité, que les fils et filles de la colonie espagnole. L’avènement de la prise du pouvoir par le MAS avec l’autochtone Evo Morales en tête a créé en Bolivie une chimie magique formidable, celle du paralysé qui ramasse son grabat et se met en marche debout, la tête haute. Rien ne semble désormais l’arrêter. Je risquerais une comparaison un peu boiteuse avec l’effervescence au Québec en pleine révolution tranquille des années 60 qu’on cherche aujourd’hui à minimiser. C’est en fier fils de cette révolution que j’ai saisi la Bolivie de 2010. Je ne suis pas un nostalgique. C’est en avant que je regarde et qui sait si la Bolivie n’a pas quelque chose à nous apprendre dans notre vivre ensemble collectivement.
Je crois que nous avons besoin de connaître nos partenaires Boliviens et eux nous ont manifesté leur besoin de nous connaitre. Nous avons connu la fraternité humaine sans frontière de pays ni de langues ni de culture mais où les différences sont source d’enrichissement. Pour cette raison, il ne faut ni les niveler ni souhaiter leur anéantissement. C’est l’expérience de vivre dans un seul grand corps tel que défini par saint Paul comme ayant des membres différents les uns des autres mais ayant besoin de ces différences pour former une unité. L’œil ne peut dire au bras « Je n’ai pas besoin de toi » l’estomac doit être différent du poumon pour permettre la vie. Il n’est pas souhaitable à la main de vouloir que le pied soit comme elle.
Que dire maintenant de notre équipe de collègues?
Nous avons eu un vécu de 22 jours d’une grande intensité mais aussi plus d’un an de préparation. Je substituerais au mot « équipe », l’autre plus expressif de « fraternité ». Comme les premières communautés chrétiennes décrites par Luc dans les actes des Apôtres, nous avons tout partagé : Il n’y avait pas de riches ni d’indigents parmi nous. Nous avons partagé nos sous, notre pain, nos pensées, nos opinions, nos rêves, nos prières, nos célébrations, nos mysticas… Enfin tout. Un vrai microcosme d’une société idéale que certains seraient porté à qualifier d’utopique mais qui a une saveur du Royaume.
On nous avait préparé au pire : « Ne vous attendez pas, disait-on, à passer 22 jours dans la plus grande harmonie sans heurt ni soubresaut ». La veille du retour, on se demandait ce qu’il faudrait organiser pour que tout cela se réalise.
Bien sûr, il fallait se parler, faire des mises au point se donner des repères et des balises…
Avec une équipe comme celle là, on pourrait aller encore très loin.
Que dire de plus qu’exprimer le souhait que d’autres vivent une expérience aussi enrichissante et, pourquoi pas, encore plus si c’est possible.
Mission Bolivie, accomplie!
Michel Laberge.
vendredi 7 mai 2010
Sucre, les jeunes et las lecciones de la historia.
samedi 10 avril 2010
Coût du voyage et empreinte écologique....et jour de la Terre
Justice sociale et justice environnementale
lundi 29 mars 2010
30 mars, journée des travailleuses de maison salariées
En ce 30 mars, je prends un moment pour me rappeler les bons souvenirs de ces femmes. Pas seulement de celles que nous avons rencontrées au minuscule et très propre siège social de la Fenatrahob à La Paz, mais aussi de celles que nous croisions dans nos lieux d'hébergements. Celles-là travaillaient dans un cadre moins isolé, l'hôtellerie. Il y a cependant le cas bien particulier de l'auberge du Sanctuaire de la Virgen de Socavon à Oruro. Nous avons eu le bonheur partager un peu du quotidien de Maria Louisa, travailleuse de maison engagée pour s'occuper de nous. Arturo, le fils de 9 ans en vacances d'été, compléta merveilleusement cette maisonnée. Je ne crois pas que le groupe était conscient que Maria Louisa se considérait d'abord comme une servante. Nous n'avons même pas pensé à lui demander si elle connaissait la Fenatrahob! Ou si elle en était membre? De toute façon, aujourd'hui c'est un peu sa fête. En faisant à cette soeur en humanité nos adieux pleins d'émotions, pas facile de faire un cadeau sans condescendance....Mais le peuple Bolivien, comme la majorité des latino-américains est très sensible à ce qui est écrit dans la Bible. Alors quoi de plus simple que de rappeler que "El obrero (y la obrera) merece su salarario". Et elle a pris le petit présent avec un grand sourire. Et pour finir, ajoutons que la Fenatrahob a enménagé dans ses nouveaux locaux à La Paz comme nous l'apprend leur site internet qui en a profité pour faire peau neuve lui aussi... http://www.fenatrahob.org
dimanche 14 mars 2010
Bio d'Evo
samedi 27 février 2010
Tinkuna Kama
mardi 9 février 2010
Rencontre d’amis de Oscar Oliveira.
Potosi
22 et 23 janvier 2010
Après notre séjour à Sucre où la température fut aussi belle et agréable que les gens que nous avons rencontrés, nous revoici à plus de 4000 mètres dans la fraîcheur de Potosi, ville minière emblématique de la Bolivie. Si les Espagnols n’ont pas trouvé autant d’or qu’ils l’escomptaient en conquérant l’Amérique du Sud, le gisement d’argent exceptionnel de Potosi les a vite consolés! Après près de 500 ans d’exploitation, la montagne donne encore...au risque de s’effondrer d’ici une ou deux décennies. Quelques-uns se sont enrichis, mais encore aujourd’hui la grande majorité de la population vit simplement et pauvrement. Le Cerro Rico domine la ville avec ses 5000 mètres. Au petit matin, la montagne est complètement givrée. En cette nuit claire de l’été austral bolivien le mercure est descendu sous les -10 C là-haut. Comme Sucre, la vieille ville fait partie de la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous avons arpenté plusieurs de ses vieilles rues étroites. Le décor est remarquable par son architecture baroque-métisse-rococo. La forte présence autochtone est palpable partout.
Au départ, il était prévu que le groupe passerait brièvement à Potosi et qu’après un séjour de 2 jours à Sucre, une partie du groupe se rendrait au fameux Salar de Uyuni alors que les autres profiteraient d’une pause à Oruro avant d’entamer la dernière étape du stage. Les problèmes intestinaux des uns et d’adaptation à l’altitude des autres nous ont obligés à faire des choix et des changements. Ceci nous a permis d’expérimenter la qualité et la profondeur du réseau social de Développement et Paix et ses partenaires.
Oscar Oliviera, notre contact de la FTTFC à Cochabamba, nous a mis en relation avec son ami William R. Cervantes Beltran, gérant général de l’entreprise publique de gestion de l’eau à Potosi, la AAPOS. Ce dernier et des membres du personnel nous ont consacré leur congé du samedi 23 pour nous dresser un portrait très intéressant des enjeux de la gestion de l’eau potable et du potentiel d’avenir de la ville. Nos hôtes ont d’abord présenter le modèle original de gestion de l’entreprse AAPOS qui intègre tous les secteurs de l’administration publique et de la société civile. Ensuite, ils nous ont amené encore plus haut en altitude à la lagune principale, la laguna Chalviri. qui sert aujourd’hui pour l’approvisionnement en eau potable après avoir longtemps servi au traitement du minerai extrait. Beau retournement de l’histoire puisque ce réservoir artificiel est un héritage de l’époque coloniale et fut construit par des indigènes réduits à l’esclavage. Il est situé à plus de 4700 mètres aux alentours du Cerro Rico. Aujourd’hui, la ville de Potosi peut compter sur 8 de ces lagunes pour assurer son approvisionnement en eau potable d’excellente qualité (c’est le seul endroit où j’ai bu de l’eau du robinet en Bolivie, et ce à l’invitation de nos amis de la AAPOS). Plus de 98% de la population est desservie et ce, à un coût minimal basé sur la capacité réelle de payer des familles, commerces et industries.
Aux abords de la lagune et par un heureux hasard, nous avons croisé un groupe d’enfants venus en excursion avec la permission de la ville. Ils étaient accompagnés de parents et d’une animatrice bénévole. Le directeur de la AAPOS en a profité pour leur adresser brièvement la parole. Il leur a expliqué que l’eau est ce qu’il y a de plus précieux dans leur vie. Sans la lagune qui s’étend aux creux des montagnes, la ville de Potosi ne pourrait pas exister. Moment émouvant. À choisir entre la «montagne d’argent» qui a fait jadis la splendeur de Potosi et l’eau des lagunes, le directeur de la AAPOS répond sans la moindre hésitation: «Agua». L’eau potable vaut plus que tout l’or du monde! Ensuite, il leur a confié la responsabilité de cette eau pour le futur, les invitant à sensibiliser leurs pères et mères à sa valeur et à apprendre avec eux à l’utiliser consciencieusement. Il me vient à l’esprit la merveilleuse chanson de Gilles Vigneault «J’ai pour toi un lac»....quelque part au monde, un beau lac tout bleu comme un oeil ouvert sur la nuit profonde, un cristal frileux....
Au retour, un bon repas dans un restaurant-musée. Nous mangeons dans un bâtiment rempli d’histoire, un des plus anciens moulins de traitement primaire du minerai d’argent. Jadis l’eau de la lagune aboutissait ici. Un petit tour de ville et une visite de La Casa de la Moneda, où à l’époque plusieurs monnaies d’Europe furent frappées, ont conclu cette journée. Oui, il y a encore des choses qui n’ont pas d’autre prix que la valeur quasi infinie d’une amitié. En Bolivie, c’est ce que j’ai trouvé a menudo.
vendredi 5 février 2010
HUANUNI : La mine et ses fronts, le CAEP et ses chantiers
La plus grande mine d’étain de la Bolivie, propriété de l’État, y est exploitée à l’aide de machinerie de pointe et des méthodes modernes de travail. Les conditions de sécurité personnelle et environnementale sont soigneusement contrôlées par l’ingénieur en chef. Néanmoins, les quelques dizaines de tunnels creusés dans la montagne rendent constamment risquées les 8 heures de travail des 2 700 mineurs répartis en trois quarts de travail.
Les foreurs – une vingtaine - dépensent jusqu’à deux heures de temps dans chaque paroi, enveloppés par la sueur et les vingt cinq décibels émis par la perceuse, une fois réduits par les bouchons d'oreilles.
Les habitants de Huanuni chérissent leurs mineurs qui les font vivre.
Dans un chantier parallèle, au Centro de Apoyao a la Educación Popular (CAEP - Centre d'appui à l'éducation populaire) une cinquantaine de braves gens animés par Srs Maria Teresa, Cristina et Teresa, contribuent à forger l’âme des enfants, des mineurs, des femmes, des jeunes et des aînés de Huanuni.
Pour les enfants, une ludothèque vient renforcer leurs habilités en math, en langue et en danse. Pour les plus vieux, des ateliers de leadership et de valeurs. Les femmes y trouvent un espace de formation en couture, peinture, design et estime de soi. Les jeunes apprennent du théâtre et de la communication et se pratiquent par des séances de diffusion de nouvelles et d'événements sur la place publique. Les aînés se pratiquent en danse, en partage et en cours de quechua.
Le CAEP est à l’esprit des Huanuniens ce que la Mine en est à leurs corps, un moyen qui dépasse la subsistance pour devenir espoir et mode de vie.
José
FLORES RANCHO ET SON RÊVE D’ADOBE
Les quelques 1 500 habitants de la localité se sont donnés un Comité pour la gestion et la répartition juste de l’eau parmi les 300 foyers de la communauté.
Entre deux gorgées de "chicha" et une sorte de danse pour mélanger argile et paille, les hommes de Flores Rancho mettent à point la pâte pour la fabrication de briques d’adobe. Animés par la discrète Fondation Avril, leur rêve consiste à raviver les connaissances ancestrales de respect, d'utilisation et de cohabitation durable envers et avec la "Mère-eau".
L’adobe-Juste à côté d’un réservoir d’eau haut de 9 mètres, d’où l’eau est distribuée par le réseau local, nous apprécions un chantier exhibant un 45% d’avance d’une construction qui va abriter sous peu la PREMIÈRE ÉCOLE DE L’EAU en Amérique latine.
L’éveil- Plus qu’un espace physique – déjà admirablement bien conçu – ceux qui ont fait « le rêve de l’école » visent à créer un petit univers pour l’échange d’expériences nationales et internationales basées sur l’harmonie originaire entre la nature et l’homme, sur les nouvelles technologies alternatives en matière d’utilisation de l’eau, dans le but d’accéder à une utilisation communautaire durable et respectueuse de l’environnement.
Un premier fruit est sur le point de venir en maturité. Il s’agit de la PREMIÈRE RENCONTRE internationale sur "l’utilisation de l’eau et le changement climatique", programmée par la Fondation en avril cette année.
Longue Vie à cette École ingénieuse!
José
lundi 1 février 2010
Un premier album
dimanche 31 janvier 2010
FENATRAHOB : LE TRAVAIL DOMESTIQUE N'EST PAS DE L'ESCLAVAGE.
Le Moyen-Âge au secours des esclavagistes modernes
Cependant, ce qui m'a frappé, au propre comme au figuré, c'est que certains grands bourgeois blancs de Bolivie justifient leurs comportements esclavagistes en interprétant faussement une bulle papale qui, selon eux, décrétait que les indigènes des « nouveaux mondes » n'avaient pas d'âme.
Quand Heberth a soulevé cet exemple, j'ai failli m'étouffer avec mon thé de coca (par ailleurs excellent). Héberlué, je lui ai demandé : « ¿Ahora? » (Au moment ou on se parle?) Et il m'a répondu par un oui triste.
C'est vraiment n'importe quoi et on voit clairement que les pires comportements peuvent être justifiés par des raisonnements parfaitement tordus et d'un autre âge.
Racisme, quand tu nous tiens...
La situation des membres du FENATRAHOB s'explique en partie par le fait qu'elles sont indigènes, soit Aymara, Guarani, Quechua ou autre. La plupart son analphabètes, viennent de petits villages souvent très éloignés de leur lieu de travail et, par définition, travaillent de façon isolée. Certaines demeurent chez leur patron (plus courant dans l'Est du pays – le département de Santa Cruz pas exemple) ou ont leur propre logement qu'elles rejoignent après des journées d'une quinzaine d'heures.
L'avenir
Actuellement, les membres du FENATRAHOB n'ont pas le droit de grève puisque la loi juge leurs services comme étant « essentiels ». Non mais, vous voyez l'ironie :les tabliers blancs constituent un rouage essentiel de l'économie, mais on touche à rien. D'ailleurs, Heberth soulignait, sourire en coin, qu'une grève d'une seule journée paralyserait le pays entier. La FENATRAHOB espère donc pouvoir corriger cette situation grâce à la nouvelle constitution adoptée depuis peu par le gouvernement d'Evo Morales.
Cependant, la priorité demeure l'éducation des membres et le recrutement. L'action de personnes comme Zenobia est cruciale. Comme le soulignait Lise, ses patrons se sont montrés très sensible à la cause de la Fédération et ont appuyés Zenobia dans son action syndicale. Elle est maintenant à temps plein à la Fédération. Le soutien d'organisations comme Développement et Paix est essentiel au maintien et la la croissance d'organisations comme la FENATRAHOB. Ce soutien doit être matériel, mais il doit surtout être moral et « vocal ». Ce qui fait souvent la force des ces organismes, c'est que nous leur procurons des yeux, des oreilles et une voix en dehors de leurs frontières. Ceci leur donne un poids et une légitimité difficile, voire impossible, à obtenir au sein de leur propre pays.
Richard
Des femmes de service inspirantes
Un après-midi avec la FENATRAHOB (Fédération nationale des travailleuses domestiques de Bolivie)
Dans une petite ruelle, derrière une porte anonyme cadenassée, nous avons été reçus par 4 personnes de la FENATRAHOB. La fédération nationale de travailleuses domestiques regroupe les syndicats de plusieurs villes de Bolivie. Il y avait là 3 travailleuses devenues intervenantes de l’organisme ainsi qu’Heberth, un éducateur qui donne de la formation aux membres.
Ce dernier nous a décrit l’association, son histoire, son fonctionnement, ses membres. La sensibilité qu’il manifeste à l’égard des travailleuses m’a impressionnée. En racontant l’histoire d’une femme victime d’abus sexuels, il avait les larmes aux yeux. « C’est très dur, très dur » nous a-t-il répété à plusieurs reprises. Et pourtant, la situation s’est déjà améliorée. Il y a la Loi 2450 qui les concerne spécifiquement, 12 000 membres répartis dans 17 syndicats et même une journée nationale annuelle qui leur est consacrée.
Les témoignages des 3 travailleuses présentes ont clairement démontré l’efficacité de la FENATRAHOB. Félipa peut maintenant regarder son employeur dans les yeux et exiger le respect de ses droits. Zenobia de son côté a eu le bonheur d’avoir un employeur ouvert et compréhensif (oui, il y en a). C’est en prenant connaissance des situations vécues par d’autres travailleuses qu’elle a décidé de s’engager. Maintenant, elle accompagne ses consœurs dans les démarches judiciaires pour faire respecter leurs droits. En effet, la Loi 2450 n’est pas encore appliquée par les services de santé. La FENATRAHOB compte sur la nouvelle constitution pour faire des gains à ce sujet. Quant à Marina, que nous avons brièvement entendue, elle s’exprimait avec une autorité remarquable.
La réalité actuelle des travailleuses domestiques :
elles sont plus de 137 000 en Bolivie;
1 travailleuse sur 10 a un salaire qui couvre seulement ses besoins de base;
dans la majorité des cas, elles doivent renoncer à leur travail lorsqu’elles décident de former une famille;
en moyenne, elles travaillent 9 heures/ jour et plus de 50 heures/semaine;
les jeunes filles sont embauchées dès l'âge de 14 ans et souvent à 9 ans;
elles n’ont pas accès à une assurance médicale ni à une rente de retraite;
elles sont souvent victimes de discrimination en raison de leur origine, leur langue ou leur tenue vestimentaire.
Ce qu’elles réclament :
le droit à une formation générale et technique;
l’application de l’article 24 de la Loi 2450 afin d’avoir accès aux services médicaux;
le droit à la retraite;
le respect des horaires de travail, des journées de congé et des vacances payées;
la reconnaissance de leurs compétences.
Comme enseignante spécialisée dans l’intégration au marché du travail, la situation des travailleuses domestiques de la Bolivie me touche énormément. Je suis très impressionnée par le travail qu’elles ont accompli jusqu’ici. J’ai également confiance qu’avec des femmes comme Félipa, Zénobia et Marina, elles finissent par obtenir la dignité et le respect qu’elles réclament pour leur métier. De mon côté, je serai fière de parler d'elles aux gens du Québec.
Lise
Quand l’autonomie remplace la violence
mercredi 27 janvier 2010
HUANUNI ET ORURO
C’est à José que revient la dernière phrase. Voici ce qu’il a spontanément dit sur les ondes de Radio Horizontes (traduction libre):« Face à un avenir sombre et apparemment sans issue, le CAEP est comme cette équipe de perforateurs qui creuse de nouvelles galeries d’espérance et de joie de vivre au coeur d’une réalité humaine et environnementale très dure».
vendredi 22 janvier 2010
samedi 16 janvier 2010
Pour la première fois depuis notre arrivée, nous sommes sortis de la ville pour nous diriger vers les quartiers plus en hauteur et plus démunis. Pendant la saison des pluies plusieurs maisons s’affaissent faute de bonnes fondations ou de drains suffisants. Ici, pas d’asphalte, pas d’électricité et peu d’eau. Les gens paient très cher pour s’approvisionner une fois par semaine. Et cette eau n’est pas potable. Le comité a recommandé aux habitants de se procurer un gros réservoir plus sécuritaire que les barils qu’ils utilisent pour garder leur eau. Mais ce réservoir coûte l’équivalent de deux mois de travail ,ce que peu de gens peuvent se permettre.
Le bâtiment qui abritera la Escuela de Agua est fait de briques d’« adobe ». Nous avons vu comment ce matériau est fabriqué avec de la glaise, de la paille et de l’eau. Les briques d’adobe ne causent aucun tort à l’environnement et sont en accord avec la majorité des constructions environnantes.
Enfin, nous avons eu le bonheur de visiter ce que j’appellerai une buvette de chicha, tenue par une famille qui la fabrique et la vend. Nous avons constaté qu’il y en a plusieurs dans ce petit village. La chicha est une boisson traditionnelle à base de maìs et elle est très prisée en Bolivie. On la trouve avec ou sans alcool. Lors de notre visite, nous avons été accueillis par les enfants de la famille. La deuxième des aînées m’a paru particulièrement délurée. Tous les enfants nous observaient avec beaucoup d’intérêt et de respect. Lorsque José a payé la chich à la jeune fille, il a ajouté un pourboire et lui a demandé ce qu’elle en ferait. Spontanément, elle a répondu qu’elle l’utiliserait pour l’école. Une future leader, peut-être…
Lise