samedi 16 janvier 2010

Nos rencontres avec Federation de trabahadores y trabahadoras de Cochabamba (FTTFC)


Rencontre avec Oscar Oliveira
Nous avons été reçus dans le bureau d’Oscar situé dans un édifice ayant une histoire chargée. Autour du même quadrilatère, on retrouve 3 autres édifices d’importance. Ainsi, les administrations nationales, municipales, religieuses et de justice sociale se font face autour du même parc. L’édifice où nous nous trouvons a déjà été occupé par l’armée qui l’a utilisé pour interroger et torturer des prisonniers. Lorsqu’ils l’ont abandonné, on y a retrouvé des murs couverts de sang et des trous indiquant la place des anneaux de contention.



Des rencontres plus heureuses se sont tenues dans ce même lieu. Ainsi, une rencontre avec Che Guévara et d’autres plus récentes avec Évo Morales. Dans la grande salle, on trouve une affiche intitulée « Les règles du jeu ». En la lisant, plusieurs d’entre nous se sont dits que ces règles seraient très utiles dans bien des rencontres de D&P.
Concernant l’histoire du FTTFC, je retiens le leadership qu’il a exercé dans la guerre de l’eau. Dans les formations qu’il offre aux travailleurs mais également à toute la population, le FTTFC se concentre principalement sur la lutte à la peur qui empêche trop souvent les personnes d’affirmer et de revendiquer leurs droits.



Visites industrielles et rencontre avec des représentants syndicaux
Fabrication de vêtements raffinés pour dames. Les ateliers Asarti.
La première entreprise visitée semble entretenir une relation de collaboration avec le syndicat. Les leaders syndicaux qui nous accompagnaient ont participé à la visite. Sur les murs, on trouve une multitude d’affiches syndicales. Les travailleurs semblent confortables dans leur travail même s’ils n’ont que 15 minutes de pause pour une journée de 8 heures de travail. Il semble également qu’il s’agisse d’un type de gestion participative et que le patron encourage les travailleurs à participer aux formations de l’École du 1er mai. Les femmes travaillent 7 heures règlementaires au lieu de 8.
Manaco, une division de Bata Canada
Cette grosse fabrique de chaussures que nous avons visitée a une relation plus distante avec le syndicat. Ils ont tout de même accepté d’accueillir un groupe introduit par celui-ci. Après la visite, nous avons rencontré les représentants syndicaux de l’entreprise. Leurs principales préoccupations se situent au niveau de la sécurité et du respect des lois pas seulement pour eux mais aussi pour toutes les personnes qui travaillent en Bolivie.
Rencontre avec un comité de l’eau

Pour la première fois depuis notre arrivée, nous sommes sortis de la ville pour nous diriger vers les quartiers plus en hauteur et plus démunis. Pendant la saison des pluies plusieurs maisons s’affaissent faute de bonnes fondations ou de drains suffisants. Ici, pas d’asphalte, pas d’électricité et peu d’eau. Les gens paient très cher pour s’approvisionner une fois par semaine. Et cette eau n’est pas potable. Le comité a recommandé aux habitants de se procurer un gros réservoir plus sécuritaire que les barils qu’ils utilisent pour garder leur eau. Mais ce réservoir coûte l’équivalent de deux mois de travail ,ce que peu de gens peuvent se permettre.

La ville s’est occupée de faire des bordures de rues et a indiqué aux gens du quartier que les budgets disponibles étaient écoulés pour 10 ans. Mais ils ont bien l’intention de revenir à la charge et d’envahir le conseil municipal pour améliorer leurs conditions de vie.







La Escuela de Agua (L'École de l'Eau)




Nous voici partis pour une banlieue de Cochabamba du nom de Cliza. À 5 km de cette municipalité se trouve un petit village où la Escuela de Agua est en construction. Nos guides nous expliquent qu’ici les gens ont le souci de travailler en accord avec la nature pour que celle-ci leur permette de subvenir à leurs besoins. Ainsi, ils sont à l’écoute de la température, de la terre, des eaux, de la végétation et des personnes.


Le bâtiment qui abritera la Escuela de Agua est fait de briques d’« adobe ». Nous avons vu comment ce matériau est fabriqué avec de la glaise, de la paille et de l’eau. Les briques d’adobe ne causent aucun tort à l’environnement et sont en accord avec la majorité des constructions environnantes.

La Escuela de Agua sera un lieu de rencontres intergénérationnelles, intercommunautaires et international. Il s’y fera des échanges sur les expériences et les méthodes utilisées dans la gestion de l’eau. La première rencontre internationale doit se tenir en avril.
Juste à côté de l'école, nous avons vu le puits du village qui subvient aux besoins domestiques et d’irrigation de cette communauté de 1300 personnes. Le puits est géré par un comité qui a préséance sur les syndicats de propriétaires car l’eau est un bien collectif.













Enfin, nous avons eu le bonheur de visiter ce que j’appellerai une buvette de chicha, tenue par une famille qui la fabrique et la vend. Nous avons constaté qu’il y en a plusieurs dans ce petit village. La chicha est une boisson traditionnelle à base de maìs et elle est très prisée en Bolivie. On la trouve avec ou sans alcool. Lors de notre visite, nous avons été accueillis par les enfants de la famille. La deuxième des aînées m’a paru particulièrement délurée. Tous les enfants nous observaient avec beaucoup d’intérêt et de respect. Lorsque José a payé la chich à la jeune fille, il a ajouté un pourboire et lui a demandé ce qu’elle en ferait. Spontanément, elle a répondu qu’elle l’utiliserait pour l’école. Une future leader, peut-être…

 Lise

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