dimanche 31 janvier 2010

FENATRAHOB : LE TRAVAIL DOMESTIQUE N'EST PAS DE L'ESCLAVAGE.

La lecture du texte de Lise me rappelle cette rencontre très instructive, mais surtout très émouvante avec ces femmes qui reviennent de loin.. Pascal-André nous a rappelé qu'à une époque pas si lointaine, certaines de nos mères, grands-mères ou tantes ont été elles aussi travailleuses domestiques dans de riches familles bourgeoises de Montréal et Québec, mais aussi ailleurs au Québec. Parfois, leur sort n'avait pas grand chose à envier à certaines de leurs soeurs boliviennes d'aujourd'hui.

Le Moyen-Âge au secours des esclavagistes modernes

Cependant, ce qui m'a frappé, au propre comme au figuré, c'est que certains grands bourgeois blancs de Bolivie justifient leurs comportements esclavagistes en interprétant faussement une bulle papale qui, selon eux, décrétait que les indigènes des « nouveaux mondes » n'avaient pas d'âme.

Quand Heberth a soulevé cet exemple, j'ai failli m'étouffer avec mon thé de coca (par ailleurs excellent). Héberlué, je lui ai demandé : « ¿Ahora? » (Au moment ou on se parle?) Et il m'a répondu par un oui triste.

C'est vraiment n'importe quoi et on voit clairement que les pires comportements peuvent être justifiés par des raisonnements parfaitement tordus et d'un autre âge.

Racisme, quand tu nous tiens...

La situation des membres du FENATRAHOB s'explique en partie par le fait qu'elles sont indigènes, soit Aymara, Guarani, Quechua ou autre. La plupart son analphabètes, viennent de petits villages souvent très éloignés de leur lieu de travail et, par définition, travaillent de façon isolée. Certaines demeurent chez leur patron (plus courant dans l'Est du pays – le département de Santa Cruz pas exemple) ou ont leur propre logement qu'elles rejoignent après des journées d'une quinzaine d'heures.

L'avenir

Actuellement, les membres du FENATRAHOB n'ont pas le droit de grève puisque la loi juge leurs services comme étant « essentiels ». Non mais, vous voyez l'ironie :les tabliers blancs constituent un rouage essentiel de l'économie, mais on touche à rien. D'ailleurs, Heberth soulignait, sourire en coin, qu'une grève d'une seule journée paralyserait le pays entier. La FENATRAHOB espère donc pouvoir corriger cette situation grâce à la nouvelle constitution adoptée depuis peu par le gouvernement d'Evo Morales.

Cependant, la priorité demeure l'éducation des membres et le recrutement. L'action de personnes comme Zenobia est cruciale. Comme le soulignait Lise, ses patrons se sont montrés très sensible à la cause de la Fédération et ont appuyés Zenobia dans son action syndicale. Elle est maintenant à temps plein à la Fédération. Le soutien d'organisations comme Développement et Paix est essentiel au maintien et la la croissance d'organisations comme la FENATRAHOB. Ce soutien doit être matériel, mais il doit surtout être moral et « vocal ». Ce qui fait souvent la force des ces organismes, c'est que nous leur procurons des yeux, des oreilles et une voix en dehors de leurs frontières. Ceci leur donne un poids et une légitimité difficile, voire impossible, à obtenir au sein de leur propre pays.

Richard

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